J'ai commencé à travailler sur l'idée de la bibliothèque publique en 2007. Suite à la présentation de la Bibliothèque de Martha Rosler à l'Institut National d'Histoire de l'Art (INHA) à Paris, j'ai commencé à développer une réflexion autour de la bibliothèque en tant que discours sur soi. Les choix bibliographiques d'un individu sont-ils une forme de commissariat? Une forme d'affirmation?

J'ai d'abord rassemblé une bibliothèque collective à la galerie Plumba de Porto (Portugal, 2008), composée uniquement de livres empruntés à des ami-e-s. Une tentative d'engager un discours à plusieurs voix, un choix curatorial fait d'intérêts intellectuels plus ou moins partagés.

En parallèle, depuis 2007, je ramasse de manière systématique des livres que je trouve par terre, dans les rues des villes. Le projet "Bibliothèque Trouvée" regroupe déjà plusieurs centaines de livres. Le développement de la collection a toujours été documenté sur Facebook. Mon projet pour la résidence artistique à The Window était de développer cette idée avec, comme point de départ, les livres recueillis. Comment classer une bibliothèque trouvée par terre? Par thème et auteur, comme une bibliothèque commune? Ou par rue selon l'endroit où ils ont été trouvés, traçant ainsi une cartographie bibliographique du hasard? Ou encore par couleur?